Comment créer du contenu RV

Où que vous regardiez, du Metaverse en constante expansion au casque Vision Pro d’Apple, la RV est en passe d’être adoptée par le grand public. Auparavant utilisée presque exclusivement pour créer des jeux vidéo immersifs, la technologie menace maintenant d’entrer dans l’espace professionnel (pas seulement la CGI), dans le commerce électronique, la formation et même dans les applications de productivité.

Alors que les applications de la RV se développent et se diversifient constamment, la demande de modèles 3D a augmenté. Après tout, il ne sert à rien de construire un monde virtuel s’il est vide. Recréer des objets, des personnes et des lieux réels est essentiel pour construire une expérience de réalité virtuelle immersive qui donne vraiment l’impression aux utilisateurs qu’ils se trouvent ailleurs.

Commençons par examiner les différents types de ressources RV existantes, avant de voir comment vous pouvez créer vos propres modèles 3D.

En fonction de votre application et de votre technologie, votre workflow peut varier au cas par cas. Mais en règle générale, il existe deux façons principales de créer des ressources de RV : l’une qui commence par l’utilisation de photos comme support de référence, l’autre par le scan 3D.

1. L’esquisse

Une fois que vous avez élaboré un concept et décidé de ce que vous devez exactement modéliser en 3D, l’étape suivante est habituellement la sculpture numérique. Elle consiste à rassembler des photos d’une zone réelle, d’un objet ou d’une personne sous plusieurs angles, puis de les utiliser comme références pour l’esquisse. Il s’agit d'un processus particulièrement utile pour transformer des concepts artistiques 2D en modèles 3D complets pour des applications de CGI ou de jeux vidéo.

Bien entendu, vous pouvez également concevoir des dessins de manière organique, en créant des modèles à partir de zéro à l’aide de formes géométriques de base pour définir les proportions, avant d’ajouter manuellement des détails. Cette approche récompense la créativité, mais attention, il s’agit d’un travail lent et difficile !

2. Rétopologie

Pour les applications de modélisation 3D avancées telles que l’animation, les jeux ou la RV, il est généralement nécessaire de transformer un maillage sculpté haute résolution en une base simplifiée. Cette opération est également essentielle pour réduire la taille des fichiers : après tout, si vos modèles comportent des millions de vertices, ils seront trop lourds pour être pris en charge par un casque de RV commercial.

La rétopologie peut devenir très complexe, avec des outils manuels permettant la création de visuels époustouflants pour les superproductions AAA, mais il est également possible de la rationaliser. Tandis que ZBrush est livré avec Zremesher, qui rétopologise les modèles 3D à la place des utilisateurs, 3DCoat rend la rétopologie rapide et facile, et permet de simplifier les surfaces complexes en quelques sommets seulement.

3. Cartographie UV

Vous devrez ensuite indiquer à votre logiciel de modélisation 3D l’endroit où vous souhaitez appliquer la texture. Cela peut sembler contre-intuitif, mais cela commence par le processus de « déballage » de la texture de votre modèle et sa conversion en format 2D, afin qu’elle puisse être réappliquée ultérieurement à l’aide de la « cartographie UV ».

C’est un peu comme si vous emballiez un bonbon, mais les textures sont soigneusement pliées autour des modèles afin qu’elles s’appuient sur la bonne géométrie. Des programmes gratuits comme Blender simplifient le déballage en quatre étapes de base : mise à l’échelle, projection, marquage des coutures et déballage.

Vous pouvez également télécharger des extensions pour des plateformes telles que SketchUp, qui vous permettent de déballer par segments et de travailler avec des formes à double courbure. Quel que soit le logiciel que vous utilisez, une cartographie UV soignée est essentielle pour obtenir des modèles réalistes, alors prenez le temps de bien faire les choses.

4. Baking des textures

Après la cartographie UV, il est intéressant de se demander quels sont les détails que l’on souhaite intégrer dans le modèle final. Il peut s’agir de couleurs ou de fins détails de surface ; même les effets dynamiques tels que la corrosion et l’éclairage peuvent être rendus statiques et transférés sur les surfaces du modèle.

Le transfert de textures (ou baking des textures) vous permet également de prendre des données permettant d’améliorer le réalisme des modèles high-poly et de les appliquer aux modèles rétopologisés. Nous expliquerons plus loin ce qu’est la rétopologie, mais pour l’instant, il est bon de rappeler qu’il n'est pas nécessaire de sacrifier les détails pour que les modèles restent légers.

5. Préparation à la RV

La fin de votre workflow dépend de l’application de votre modèle. S’il s’agit d’un modèle de personnage pour un jeu vidéo ou une expérience de RV, vous devrez lui donner un squelette pour le mouvement à l’aide du « squelettage ». Cette opération est possible dans de nombreux programmes de modélisation 3D, notamment Blender, Autodesk Maya et des plateformes plus spécialisées comme Houdini, qui offre des fonctions d’animation avancées.

En revanche, les modèles réalisés à des fins d’animation ou de validation de concept devront être rendus en 3D, un processus au cours duquel l’éclairage et les textures sont peaufinés pour atteindre le photoréalisme.

Ces modèles nécessitent souvent de nombreuses itérations avant d’être suffisamment réalistes pour être intégrés dans des simulations. Mais les modèles haut de gamme sont absolument essentiels pour construire des mondes virtuels qui correspondent étroitement aux nôtres ; cela vaut donc la peine de les peaufiner. Il existe également des moyens d’accélérer la modélisation 3D de la RV grâce à des technologies avancées, comme nous le verrons par la suite.

Une fois la modélisation 3D terminée, vous devrez créer un monde virtuel dans lequel vos modèles 3D pourront être utilisés. La RV et les jeux vidéo se recoupent largement, c’est pourquoi de nombreux développeurs utilisent Unreal Engine et Unity, même si des programmes dédiés comme Simlab Composer sont également populaires. Dans l’ensemble, quel que soit le logiciel choisi, la création d’un environnement RV se fait en quatre étapes clés.

1. Création d’une scène

Tout d’abord, vous devez établir une base sur laquelle votre monde RV peut être construit. Il peut s’agir d’un plan ou d’un cube 3D qui fait office de « pièce » que vous pouvez remplir avec des modèles 3D. Ensuite, il faut créer un personnage qui vous permettra de voir cet espace à la première personne.

Pour le positionnement de la caméra, il est conseillé de la placer à hauteur des yeux, car la plupart des simulations sont conçues pour être vues comme si vous y étiez. Mais ce réglage peut toujours être modifié par la suite. Il convient également de noter que Simlab Composer vous permet de construire des mondes virtuels à la première personne, sans utiliser de casque de réalité virtuelle. Cela permet de réduire les longues sessions de construction de mondes.

2. Configuration des commandes

Vous devez ensuite configurer votre personnage pour qu’il puisse se déplacer. Cette opération diffère légèrement selon le logiciel utilisé, mais en général, il s’agit d’attribuer des commandes qui permettent aux manettes de jeu ou à d’autres périphériques d’entrée de regarder, de se déplacer et de déclencher des actions sur commande.

Dans Unity, par exemple, vous pouvez ajouter un système de déplacement qui permet aux utilisateurs de parcourir librement les mondes qu’ils construisent, ainsi que des fonctionnalités de rotation et de téléportation pour les déplacements rapides. Il est également possible d’intégrer des « ancres », qui maintiennent les personnages en place. Si vous deviez créer un auditorium virtuel, ces ancres vous permettraient de transporter les participants dans un lieu de visionnement déterminé.

3. Réglage de l’éclairage et début de la construction

Une fois que vous avez fait table rase du passé, il est temps de commencer à créer. Selon le type de scène que vous souhaitez élaborer, vous devrez régler l’éclairage d’une certaine manière. La méthode la plus simple pour s’assurer que les objets et les personnages sont éclairés comme on le souhaite est de prévoir une source de lumière intérieure telle qu’une lampe : grâce à elle, il est même possible de voir comment les ombres sont affectées par le mouvement.

Une fois l’éclairage réglé, vous pouvez commencer à construire votre monde RV bloc par bloc. La plupart des programmes sont livrés avec des modèles 3D génériques et vous permettent de créer en utilisant des formes primitives, mais il est assez facile de trouver des ressources supplémentaires sur des sites tels que Sketchfab et CGTrader.

4. Importation, mise à l’échelle et animation de modèles 3D

L’importation de modèles 3D, dotés de textures vibrantes et réalistes, dans la plateforme de votre choix est généralement rapide et facile, puisqu’il suffit de glisser-déposer des fichiers.

Dans les programmes de construction de mondes virtuels, il est également possible de mettre à l’échelle, d’orienter et d’animer les objets, les transformant ainsi en éléments interactifs tels que des portes, des véhicules, etc.

Comme vous pouvez le voir dans le workflow ci-dessus, la modélisation 3D pour la RV devient plus facile et plus accessible que jamais. Il existe aujourd’hui de nombreux programmes, certains conçus pour les débutants en modélisation, d’autres offrant des fonctionnalités avancées, mais tous donnent d’excellents résultats.

Grâce au scan 3D de qualité professionnelle, il s’avère également possible de simplifier et d’accélérer la phase d’esquisse du processus. En contribuant à améliorer la modélisation 3D, la technologie créera assurément de nouvelles possibilités d’expériences RV indiscernables du monde réel.

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